top of page

MES COURSES ZERO DECHET EN PRATIQUE


Dans mon dernier article sur les courses zéro déchet, nous parlions de mon organisation. Je voulais développer comment je fais, une fois dans le magasin. Parce que pour beaucoup, les achats en vrac dans nos propres contenants, ça fait un peu peur, on ne sait pas comment faire, on n'ose pas vraiment... On est tous.tes passé.e.s par là au début, alors j'apporte ma petite contribution pour essayer de faire sauter ce blocage en vous expliquant tout-tout-tout !

[Cet article est principalement à destination des grand.e.s débutant.e.s du zéro déchet, je l'ai écrit en me basant sur les réflexions et les questions qu'on m'a posées, que j'ai lues ou entendues à ce sujet. Certaines parties vous sembleront peut-être évidentes si vous êtes déjà avancé.e dans la démarche, mais comme nous en sommes tous.tes à un stade différent, j'ai préféré tout préciser dans les moindres détails.]

S'il y a bien un passage obligatoire pour voir le volume de sa poubelle diminuer pour de bon, c'est se mettre aux courses en vrac. Quand on achète en vrac, les produits sont proposés sans emballage et on choisit nous-même la quantité exacte de ce qu'on veut. L'idée est donc de profiter de ce système pour ne produire aucun déchet (et c'est facile, puisqu'il n'y a pas d'emballage !), ce sont alors nos propres contenants qui font office "d'emballages".


Il y a deux types de magasins pour faire ses courses en vrac : les magasins zéro déchet qui promeuvent l'achat en vrac dans nos propres contenants, et tous les autres.

1/ Quand c'est facile - les magasins zéro déchet (et/ou magasins bio) - la tare Comme précisé dans mon article précédent, j'ai des bocaux et des sacs en tissu pour faire mes courses en vrac. Afin de soustraire leur poids lors du passage en caisse et ne payer que ce que j'achète, je les pèse et inscris leur poids dessus : c'est ce qu'on appelle faire la tare. Si je ne l'ai pas déjà fait chez moi, j'utilise les balances et marqueurs mis à disposition dans beaucoup de ces magasins pour noter directement son poids sur mon contenant. Certaines boutiques mettent également à disposition gratuitement des contenants propres. Pour plus de facilité, on peut tarer tous ses contenants une bonne fois pour toutes et sauter cette étape pour le restant de nos jours !



data:image/gif;base64,R0lGODlhAQABAPABAP///wAAACH5BAEKAAAALAAAAAABAAEAAAICRAEAOw==

- se servir Une fois dans la boutique avec mes bocaux et sacs pesés, je les remplis tout simplement ! Avec des pinces, avec des louches, au distributeur, avec mes mains, avec toutes sortes d'ustensiles selon le produit. Certaines épiceries laissent des entonnoirs à disposition pour éviter d'en mettre partout, bien pratique pour moi qui ai tendance à ne pas faire ça très proprement !

Pour les produits qui ne sont pas en libre service (par exemple les olives ou les épices dans certaines boutiques), je demande à un.e employé.e de remplir mon contenant sans oublier de demander de le tarer sur sa balance si je ne l'ai pas fait au préalable.


Et surtout : si vous avez le moindre doute sur la manière de procéder, n'hésitez pas à demander aux employé.e.s qui sont habitué.e.s à ce genre de questions et sauront vous répondre sans juger le fait que vous ne connaissiez pas le principe !

- en caisse La personne à la caisse pèse mes articles un par un en soustrayant au poids de chacun le poids de son contenant écrit dessus. Forcément, c'est un peu plus long qu'au supermarché, mais ça permet de discuter et c'est beaucoup plus sympa ! (Note : si vous ne voulez pas que ça dure TROP, ne faites pas comme moi et notez vos tares à un endroit pratique. Pas sous le bocal ou au niveau de la fermeture du sac à vrac #erreurdedébutante)


Et voilà, c'est fini ! Facile, non ? Bon, ça se corse un peu quand on passe aux boutiques "classiques", mais rien de bien méchant ! 2/ Quand c'est plus difficile - demander au commerçant de faire autrement

On parle ici des boulangeries, pâtisseries, boucheries, charcuteries, fromageries etc, ainsi que des marchés. Certains grands supermarchés s'y mettent également peu à peu.  - oser demander Oser demander est de loin la partie la plus compliquée dans cette situation. La peur du refus, la peur d'embêter, la peur du jugement, la peur de faire attendre les client.e.s derrière... Il y a des tas de raisons qui peuvent nous bloquer ! Pour réussir à passer le cap, il y a plusieurs possibilités que l'on peut tester l'un après l'autre comme différents "niveaux". Je vous indique pour chacun de ces niveaux quelques exemples de phrases qu'on peut utiliser pour faire notre demande.

Niveau 1 : Demander de ne pas mettre de sac plastique parce qu'on a apporté le nôtre. Ca fait déjà un déchet en moins (et quel déchet!) et ça permet de tâter le terrain, voir si la boutique est plutôt ouverte sur le sujet ou non. Généralement, les commerçant.e.s sont ravi.e.s d'économiser des emballages ! On peut en profiter pour leur demander s'il serait possible d'apporter notre contenant les fois suivantes.     -> "Bonjour, je voudrais [insérer ici le nom du produit qu'on souhaite acheter]. Est-ce que vous pourriez le mettre directement dans mon sac s'il vous plaît ? (à demander en montrant ou en tendant son sac)"     -> (à dire d'une voix assez forte pour être entendue, au moment où le.a commerçant.e va prendre un sac pour y mettre ce qu'on lui a demandé) "Je n'ai pas besoin de sac, merci, j'ai apporté le mien. Vous pourriez mettre mes achats directement dedans s'il vous plaît?"

Niveau 2 : Ce niveau fait suite à la demande précédente : apporter son contenant dans une boutique qui nous a déjà signifié qu'il était possible de le remplir.     -> "Bonjour, je suis venu.e la semaine dernière pour vous demander s'il était possible de remplir directement mes contenants pour éviter les emballages et vous m'aviez dit que c'était possible. Si c'est toujours bon pour vous, est-ce que vous pourriez mettre [insérer ici le nom du produit qu'on souhaite acheter] dans mon/ma [insérer ici le nom du contenant] s'il vous plaît ?" Niveau 3 : Aller chez un.e commerçant.e qui nous connaît mais à qui nous n'avons jamais parlé de notre démarche et lui demander de remplir nos contenants en expliquant que nous changeons nos habitudes afin de produire le moins de déchets possibles. Si la personne nous connaît, la réaction est bien souvent positive ! Et on peut avoir la jolie surprise d'avoir une réponse du genre "Oh vous aussi vous êtes zéro déchet ?".    -> "Bonjour, je me suis lancé.e dans une démarche de réduction de mes déchets et j'aurais aimé savoir s'il vous serait possible de mettre directement [insérer ici le nom du produit qu'on souhaite acheter] dans mon/ma [insérer ici le nom du contenant] pour ne pas avoir à jeter votre emballage ?" (Attention : phrase à dire sans s'arrêter pour ne pas être coupé.e par le.a commerçant.e qui part nous servir avant que nous lui ayons parlé de notre contenant ! En effet, si on n'ose pas trop, dire la fin de la phrase après que la personne en face de nous a commencé à nous servir peut être assez compliqué !)     -> "Bonjour, est-ce que vous accepteriez de me servir directement dans des contenants que j'ai apportés ?" Niveau 4 : Entrer dans un commerce totalement inconnu et demander à être servi.e dans notre contenant. Quand on a un peu expérimenté les trois étapes précédentes, on se rend vite compte que nos contenants sont acceptés quasiment partout, bien souvent avec un petit mot d'encouragement ou un compliment sur notre mode de vie écolo que tout le monde devrait suivre... Les phrases type du niveau 3 fonctionnent parfaitement pour ce niveau aussi. La seule différence ici est qu'on ne nous connaît pas. Alors pour augmenter ses chances de réussite, il faut savoir quand et comment demander...


- quand et comment demander Les commerçant.e.s ne sont pas forcément enclin.e.s à passer un temps considérable à nous servir (comprendre ce qu'on demande, tarer notre contenant, s'emmêler en mettant un sac par habitude, l'enlever en réalisant qu'on n'en veut pas...), d'autant plus si la queue derrière nous compte plusieurs client.e.s. Pour la première fois dans un magasin, il vaut mieux demander à un moment de faible affluence. S'il y a trop de monde, on peut simplement demander si, la prochaine fois, nos contenants seraient acceptés : ça laisse aux commerçant.e.s le temps de chercher comment changer la tare sur la balance, on vous aura déjà dit oui donc vous aurez un argument de plus en votre faveur, et au moins vous n'arriverez pas comme un cheveu sur la soupe !


La manière de demander est également importante. Un grand sourire permet toujours à notre requête particulière d'être mieux acceptée. Vous remarquerez aussi que les phrases types que je vous ai proposées plus haut commençaient inévitablement par "bonjour", comportaient très souvent un "s'il vous plaît", et étaient au conditionnel pour laisser la possibilité d'une réponse négative. Ca peut paraître évident, mais on peut être tellement focalisé.e sur notre demande qu'on peut complètement oublier la politesse de base. L'attitude et le ton permettent d'améliorer nos chances : un ton sûr et une attitude décontractée, comme si notre demande était la plus normale du monde, feront moins douter le.a commerçant.e qui nous servira alors avec plus de facilité.

Généralement, les "vraiment, vous êtes sûr.e, vous ne voulez même pas le papier/sac/autre déchet?" arrivent immédiatement après l'air interdit de la personne à qui on a fait la demande et les quelques secondes qui lui sont nécessaires pour être bien certain.e d'avoir compris ce que nous voulons. Personnellement, ma réponse est toujours la même : "oui oui ne vous en faites pas, je n'en ai pas besoin". En cas de forte insistance, je rajoute parfois "c'est parce que je réduis mes déchets au minimum". En cas d'insistance encore plus forte, j'insiste aussi (toujours en douceur et poliment !) en assurant que j'ai l'habitude de fonctionner comme ça. Et je n'hésite pas à vérifier du coin de l'oeil ce que fait le.a commerçant.e en me servant ! Beaucoup oublient ma demande ou mettent quand même des emballages par habitude, sans s'en rendre compte. J'essaye alors de les reprendre le plus vite possible, afin que l'emballage ne soit pas gâché, souvent en plaisantant pour qu'il/elle ne se sente pas pris.e en faute. - remercier C'est banal et normal mais tellement important ! Les commerçant.e.s bouleversent leurs habitudes pour nous servir alors je n'hésite pas à les remercier très chaudement. - faire passer l'info N'hésitez pas à prévenir les groupes locaux zéro déchet ou écolos lorsqu'un nouveau magasin accepte vos contenants avec plaisir, d'autres personnes pourraient être intéressées ! Il y a peut-être même un recensement de ces commerces zéro déchet-friendly en cours vers chez vous ! - et si on me dit non ? Si la réponse à votre demande n'est pas positive, plusieurs solutions s'offrent à vous, de la moins radicale à la plus radicale : . Ne pas chercher plus loin et accepter le déchet. La personne qui a refusé de nous servir voudra peut-être se renseigner ou changer ses habitudes après ? C'est également la solution la plus simple si on ne se sent pas trop d'insister. Et vous n'avez pas à vous en vouloir de laisser tomber pour une fois, vous avez fait de votre mieux au moment où vous viviez la situation ! . Insister en expliquant (gentiment !) le pourquoi du comment de la démarche : parfois, le.a commerçant.e est simplement mal à l'aise par manque d'habitude et a peur de faire quelque chose d'interdit par la loi. Si personne ne lui a jamais demandé de ne pas utiliser ses emballages, la situation peut lui paraître très bizarre. En disant que le but est de réduire nos déchets, que notre contenant est propre et que la loi l'autorise à nous servir de cette manière, ça peut le.a rassurer et fonctionner ! Attention, la loi autorise le.a commerçant.e à nous servir dans notre contenant, mais rien de l'y oblige. . Partir sans rien acheter si l'explication ne fait pas mouche et si ce qu'on doit acheter n'est pas de première urgence. Je ne me souviens pas d'avoir déjà dû en arriver là, l'étape "insister" a toujours suffi pour le moment ! Il faut aussi garder en tête que ce non n'est bien souvent pas dirigé contre vous : les commerçant.e.s ne sont pas habitué.e.s à ces demandes et peuvent avoir des réactions très étonnées proches du rejet. Le changement d'habitude est difficile, mais si vous passez au zéro déchet, vous savez de quoi je parle... J'espère que ces conseils et retours d'expérience pourront vous être utiles ! N'hésitez pas à me laisser un commentaire ou m'envoyer un mail si vous avez des questions ou problèmes en particuliers que je n'ai pas abordés dans cet article.


Toutes les photos de cet article ont été prises dans mes deux magasins favoris à Lyon : Trois ptits pois, et Mamie Marie. Le super tablier vient de chez KUFU. Pour vous, les courses zéro déchet, c'est facile/envisageable ?


bottom of page